9 novembre 2025, 15:00 et 17:00 | Chabrier, Séverac, Debussy, Lejet par Delphine Bardin, piano Erard 1898

9 novembre 2025, 15:00 et 17:00 | Chabrier, Séverac, Debussy, Lejet par Delphine Bardin, piano Erard 1898

Chabrier, ami d'Edouard Manet fréquentait le salon de Berthe Morisot. Delphine Bardin nous dévoile son oeuvre pianistique qui eut une grande influence sur Debussy et Ravel, faite d'images de la nature, à la recherche de la vibration de la lumière et ses ombres à l'instar des explorations des peintres impressionnistes...
Delphine Bardin est une pianiste raffinée, chambriste,1er prix Clara Haskil 2005, diapason d'or pour son intégrale des Barcarolles de Fauré chez Alpha...
Ce concert est soutenu par le Fonds Galaxie-Y (Françoise Thinat)

Concert 15h

Emmanuel Chabrier (1841 – 1894) :
Dix pièces pittoresques (1881) (extrait)
Sous-Bois, Idylle, Mauresque, Danse villageoise, Improvisation, Scherzo-Valse

Claude Debussy (1862 – 1918) :
Images 2e cahier (1907) :
Cloches à travers les feuilles, Et la lune descend sur le temple qui fut, Poissons d'or

Edith Lejet (1941 – 2024) :
Trois Eaux-Fortes (1990 – 1992) : Mouvementé, Suspendu, Contrasté

Concert 17h
Emmanuel Chabrier (1841 – 1894) :
Dix pièces pittoresques (1881) : Idylle, Sous-Bois, Improvisation, Scherzo-Valse

Edith Lejet (1941 – 2024) :
Trois Eaux-Fortes (1990 – 1992) : Mouvementé, Suspendu, Contrasté

Déodat de Séverac (1872 – 1921) :
En Languedoc (1904) : Vers le mas en fête, Sur l'étang, le soir, Coin de cimetière au printemps, Le jour de la foire, au mas

Musiques de lumière

« Chabrier et Séverac recherchent la lumière, ainsi que le décrit Vladimir Jankélévitch « Les musiques du matin succèdent aux crépuscules de la nostalgie symboliste, de la mélancolie et du pessimisme ; […] voici la Joyeuse Marche de Chabrier, aube d’une ère nouvelle, d’une nouvelle lumière. Cette lumière rayonne chez Déodat de Séverac.[1] »
Cette transmission de la lumière est certainement l’une des plus belles filiations qu’on puisse imaginer entre artistes, qu’ils soient musiciens ou peintres. Musique de lumière, donc, mais la lumière contraste avec l’ombre : leurs musiques, vivantes et drues, en projettent aussi. […] Musiques exigeantes : leurs transparences pourraient, si l’on n’y prend garde, nous tromper sur leur profondeur ; ainsi une eau limpide nous laisse voir le fond de la rivière avec une facilité si apparente que nous oublions d’interroger son mystère. »[2]

Séverac, Debussy, Ravel admiraient Chabrier. Chez Debussy, le lien à la nature est très intense aussi, mais d'une autre manière, il semble que l'humain se fonde dans cette nature et qu'on n'y rencontre presque personne, alors que chez Chabrier et Séverac l'homme est présent. Ces filiations et ces différences montrent l'immense richesse du piano français de cette époque, qui est aussi celle de Pauline Viardot.
Je ne pouvais imaginer ce florilège sans rendre hommage à une autre grande compositrice française, Edith Lejet, disparue en 2024. Ses "Trois Eaux-fortes", par leur intensité, leur mystère et leur beauté pianistiques, s'inscrivent tout naturellement dans la lignée des peintres sonores pré-cités.
Delphine Bardin

[1] Vladimir Jankélévitch. La présence lointaine. Éditions du Seuil, p.107
[2] Extrait de l’entretien de Delphine Bardin par Michèle Tosi dans le disque de la collection Cabinet de Curiosités – Galaxie-Y, Françoise Thinat.

Delphine Bardin, piano
Née à Tours, Delphine Bardin commence l’étude du piano à l’âge de cinq ans. Après avoir été l’élève de Paule Grimaldi puis de Marie-Claude Equoy, elle entre au CNSMD de Paris où elle obtient quatre premiers prix : Piano, Musique de Chambre, Accompagnement vocal et Accompagnement piano. Poursuivant alors son cursus en cycle de perfectionnement, elle bénéficie des conseils de Pierre-Laurent Aimard et de Christian Ivaldi.
En 1996, elle obtient la bourse de l’Association Yvonne Lefébure au concours international d’Orléans (Piano du XXe siècle), puis celle de la bourse de la Fondation Natexis Banque Populaire. Elle remporte en 1997 le Prix international de Piano Clara Haskil à Vevey, en Suisse.
Sa discographie comporte plusieurs titres : Mozart-Schumann avec l’orchestre de chambre de Lausanne, sous la direction de Jesús Lopez Cobos (Claves 1998) ; Airs chantés, mélodies françaises et canadiennes avec la soprano Hélène Guilmette (Ambroisie 2008), Liszt, œuvres pour violoncelle et piano avec la violoncelliste Ophélie Gaillard (Aparté 2012), Trios de Mendelssohn avec le trio Pilgrim (Triton 2014), Brahms avec la violoncelliste Béatrice Reibel-Petit (Proclam’Art 2019), en solo Pièces d’Emmanuel Chabrier et Déodat de Séverac (Cabinet de Curiosités – Galaxie-Y 2024). Son enregistrement des douze Barcarolles de Fauré (Alpha 2010) a reçu le Diapason d’Or 2010.
Parallèlement à ses activités de soliste ou chambriste, Delphine Bardin enseigne actuellement à la Schola Cantorum de Paris et travaille depuis 2013 sur le projet novateur de Pro Musicis dans le domaine de l’initiation musicale et de l’expression artistique des enfants atteints de handicaps à travers les classes « Enfants de Bach ».