20 septembre 2025, 19:00 – 20:00 | L’Espagne au piano Edoardo Torbianelli, piano Erard 1898

Samedi 20 septembre 2025 19h – 20h : Salons de Pauline Viardot :

L’Espagne au piano
Santiago de Masarnau, Frédéric Chopin, Charles Valentin Alkan, Henri Herz, Pedro Pérez de Albéniz, Pantaleón Enrique Joaquín Granados Campiña, Eduardo Ocón Rivas

Programme :

Santiago de Masarnau (1805 – 1882) :        

Trois Airs Caractéristiques op.17 : Boleras, Tiranas, Manchegas

Trois Morceaux Expressifs op.18 : Preludio, Scherzo, Notturno

Frédéric Chopin (1810 – 1849) :                    

Boléro op.19

Charles Valentin Alkan (1813 – 1888) :

Réconciliation (Petit Caprice) op.42

Dolcemente/Zorcico

Zorcico (danse hibérique à 5 temps)

Henri Herz (1803 – 1888) :

Introducción y Bolero "Los Encantos de Madrid" op.189

Pedro Pérez de Albéniz (1795 – 1855) :

Fantasía brillante sobre un motivo vasco antiguo op. 42 “Ill Edo Garaitú” (dedicado a S.M. la Reina Doña Isabel II)

Pantaleón Enrique Joaquín Granados Campiña (1867 – 1916) :       

Moresque
Añoranza

Capricho español op.39

Eduardo Ocón Rivas (1834 – 1901) :

Recuerdos de Andalucia,

Bolero

Présentation

Le XIXe siècle français fait l’expérience d’une fascination pour l’exotisme, et à côté des tendances orientalistes, il manifeste un intérêt marqué pour le monde méditerranéen. Le succès international de l’opéra Carmen de Georges Bizet, dont nous célébrons les 150 ans de la création en 1875, en atteste.

L'hispanisme n’est pas une mode superficielle fondée sur l’évocation de séduisantes atmosphères lointaines, mais bien souvent le fruit de contacts approfondis et d’une curiosité sincère pour le patrimoine folklorique, un élément important de la culture musicale de l’époque, soucieuse de le valoriser également comme expression d’une identité nationale à préserver.

Les pianistes espagnols au programme aujourd’hui ont tous émigré à Paris, non seulement pour perfectionner leur formation, mais aussi pour confronter leur esthétique à la large palette de genres et de styles qui s’exprimaient dans ce qui était alors peut-être la capitale musicale la plus importante et la plus cosmopolite d’Europe.
Albéniz, précepteur musical de la reine Isabelle, fut élève de Herz ; Granados étudia avec De Bériot et fut en contact avec Fauré, d’Indy, Debussy ; Ocón fut proche de Fétis et Gounod ; mais parmi eux, la figure de Santiago de Masarnau nous semble mériter une attention particulière.
Récemment béatifié pour avoir consacré la seconde moitié de sa vie, après son retour en Espagne, aux œuvres de charité, il fonda en effet dans son pays natal une association caritative inspirée de l’œuvre de Saint Vincent de Paul, avec laquelle il entra en contact à Paris, dans le contexte d’une crise mystique.Sa relation avec Charles-Valentin Alkan, qui d’après leur correspondance prenait la forme d’une véritable amitié amoureuse, est très probablement à l’origine de la pièce d’Alkan "Réconciliation", dans laquelle une danse espagnole typique alterne avec un épisode expressif plein de tendresse : certaines lettres témoignent en fait d’un désaccord sentimental orageux entre les deux à un moment donné...Le Zortziko en ré mineur témoigne lui aussi d’une source vraisemblablement authentique, proche d’un folklore assez peu idéalisé.

Herz, qui durant un séjour en Espagne donna des leçons à la reine Isabelle, et le malaguène Ocón témoignent dans leurs Boléros de la forte séduction des rythmes andalous, la région d’Espagne la plus évocatrice par son climat et son histoire.
Le Boléro de Chopin reste plutôt une expérience stylistique de jeunesse, à l’inspiration plus floue et incertaine, mais néanmoins une page pleine d’élégance et de charme.

Edoardo Torbianelli

Biographie

Edoardo Torbianelli, pianoforte, mène une double carrière de professeur et de soliste international. Il transmet ses recherches sur les esthétiques XVIIIe et XIXe au sein des prestigieux établissements : Schola Cantorum Basiliensis, Université des Arts de Berne, CRR de Paris, MIMA Université Paris Sorbonne.

Son importante activité discographique avec le clarinettiste Pierre-André Taillard, le bassoniste Serge Azzolini, le violoniste T.Albertus Imberger, la Freitagsakademie chez harmonia mundi, Winter&Winter, PanClassics, Phaedra, Gramola, Amadeus, Glossa, Son an Ero est remarquée par la critique internationale.

Artiste en résidence à la Fondation Royaumont (2014-2019), il a mené une recherche sur la Vocalité au piano avec Jeanne Roudet et Ulrich Messthaler ainsi qu’un cycle d’ateliers et concerts sur Chopin avec l’Orchestre des Pays de Savoie, le violoncelliste Fernando Caida-Greco.

En 2024, il participe aux côtés de Cyrille Dubois, Marianne Croux, Coline Dutilleul, Guilhem Worms et Luca Montebugnoli, à l’enregistrement de l’intégrale des Mélodies de Bizet sur pianos d’époque initiée par les Amis de Georges Bizet qui est sorti chez harmonia mundi en 2025 avec l’éloge de la presse spécialisée. Il est membre fondateur de La Nouvelle Athènes.