En 1872, Bizet reçoit une commande de l’Opéra-Comique et impose le sujet de Carmen. Il y pense constamment mais il n’a le temps ni de l’écrire, ni de l’orchestrer. En 1874, Carmen entrant en répétition à l’automne, il loue une petite maison à Bougival pour pouvoir se consacrer à son oeuvre. En quatre mois de travail acharné, il écrit dans la fièvre les 1200 pages de la partition d’orchestre, persuadé que, cette fois, enfin, il tient le succès. Or c’est un échec retentissant ! Bizet, épuisé par la tension des mois précédents, meurt à Bougival, convaincu que son oeuvre est ratée. Il a 36 ans.
Cette tragédie est trop peu connue. Comme l’écrira Jean Lacouture en devenant le premier président de l’Association des Amis de Bizet en 2000, «Bizet a été éclipsé par son chef-d’oeuvre».
Depuis, si le premier objectif de l’Association est de faire de la maison de Bizet un lieu de mémoire, le projet de créer un Festival de musique à Bougival a été une constante préoccupation. Rien de tel qu’un événement de ce type pour attirer l’attention. Peut-on rappeler ici que le mythe de Salzbourg, ville pourtant détestée par Mozart, est né en 1930 à la suite d’un Festival alors des plus modestes ?